lundi 25 avril 2011

Maroc-Chine Partenariat exemplaire et pérennité

«Mémorandum d'entente de financement de la Petite et moyenne entreprise marocaine (PME)», tel était le thème sous lequel a été placée une cérémonie haute en symbole, à laquelle ont pris part Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Yao Zhongmin, président de la China Development Bank, Othman Benjelloun, président de BMCE Bank et l'Ambassadrice de Chine au Maroc, Mme Xu Jinhu, ainsi que les directeurs généraux, administrateurs et responsables de BMCE Bank et de CDB, venus en grand nombre.
L'accord signé sur le mémorandum d'entente porte sur la mobilisation en faveur des PME d'un montant global de 200 millions de dollars, dont une ligne de 150 millions est déjà mise à disposition.

Ce «Facility Agreement» est principalement destiné aux entreprises qui développent l'activité d'exportation, conformément aux dispositions prises, dans le cadre de sa politique d'encouragement, par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies. Comme le précisent d'emblée les responsables de BMCE Bank, «ces lignes ont pour but d'accompagner le développement et renforcer la compétitivité des PME marocaines». Un tel objectif, aussi bien le président de BMCE Bank que celui de la China Development Bank, s'en sont fait les défenseurs. L'allocution que Othman Benjelloun a prononcée à cette occasion, marquée au coin d'une remarquable description historique, a pris valeur de symbole : «Nous sommes très heureux de nous retrouver entre Chinois et Marocains et ainsi célébrer l'immémoriale relation sino-marocaine qui remonte, en effet, à la fin du premier millénaire (990)… Le Maroc a été parmi les tout premiers pays au monde qui ont reconnu la République populaire de Chine en novembre 1958. Depuis lors, le peuple de «La Grande Marche» partage avec le peuple de «La Marche Verte » un respect profond pour la souveraineté et l'intégrité territoriale».

Le président de BMCE Bank, dans le même élan et après avoir rappelé la place de la Chine dans le concert des nations, notamment au niveau des «fameux BRICS», a ajouté : «Vous êtes également les promoteurs d'un Fonds de 5 milliards de dollars que vous dédiez durablement à l'Afrique, sa durée de vie étant de 50 ans : China African Development Fund». Décrivant la relation privilégiée qui existe entre BMCE Bank et la CDB, Othman Benjelloun précise «qu'il y a trois ans , elles ont amorcé leur relation bancaire qui se traduit aujourd'hui par la conclusion d'un Mémorandum Of Understanding portant sur une ligne de crédit de 150 millions de dollars qui vient compléter une Faciltiy Agreement de 50 autres millions de dollars». Dans son esprit, au-delà du renforcement des relations entre le Maroc et la Chine, considérées comme un exemple et un modèle, les deux banques doivent «œuvrer au développement d'un continent, l'Afrique, de plus de 1 milliard d'habitants et dans seulement quarante ans de 2 milliards d'habitants». Une telle lucidité prospective lui inspire aussi ce propos : «Dans notre groupe nous avons, inscrite dans notre ADN, l'identité africaine, maintenant que nous avons pris le contrôle du Groupe Bank Of Africa présent dans une vingtaine de pays en Afrique de l'ouest, centrale et de l'est…». Et d'ajouter, la conviction chevillée au corps : «Aussi, pourrions-nous ensemble, CDB et groupe BMCE Bank, auquel appartient Bank of Africa, représenter des vecteurs autant de l'investissement chinois au Maroc que du co-investissement sino-marocain vers les pays d'Afrique

«En tant que groupe BMCE Bank, nous avons depuis plus de 11 ans été présents sur le sol chinois à travers un bureau de représentation à Pékin. Prochainement, cette présence sera renforcée par l'ouverture d'une implantation à Shanghai, tant nous avons la conviction qu'une présence physique au sein d'une économie continentale si vaste et de potentiel multidimensionnel quasiment illimité comme en Chine, permet de disposer d'un laboratoire exceptionnel d'opportunités économiques et financières et multiplie ainsi les chances de les concrétiser avec le Maroc et notre groupe».
A son tour, Yao Zhongmin, président de la China Development Bank, s'est dit convaincu de la «relation exceptionnelle qui prévaut entre la Chine et le Maroc et de sa pérennisation». A l'adresse de Othman Benjelloun, il a déclaré : «Vous êtes un grand homme, doué de sens politique, un grand banquier et en possession d'idées claires sur l'évolution politique, économique et sociale de votre pays et du monde. Vous avez fait de votre groupe BMCE Bank une grande banque et un fleuron. Avant de venir au Maroc, j'ai procédé à une recherche historique, et appris que le Royaume du Maroc et le Royaume de Chine avaient déjà établi des contacts en l'an 1346, parce qu'un émissaire chinois, du nom de Chang était venu rendre visite au Roi du Maroc… Depuis 1958, ensuite, les relations entre nos deux pays se sont renforcées, notre amitié est devenue exemplaire».

Le président de la CDB n'en reste pas à ce niveau de l'exceptionnalité étatique, il exprime sa confiance : «Nous sommes heureux et confiants dans la coopération instaurée entre nos deux banques, nous sommes heureux aussi de constater qu'au moment où, dans la région les choses bougent, au Maroc existe une stabilité remarquable. Nous avons visité Marrakech, Rabat et Casablanca et on a constaté une réelle stabilité propice au climat de sérénité et de travail. Nous avons vu également l'importance des infrastructures réalisées. Notre choix de travailler avec vous et votre groupe est un choix heureux…». «Dans ce cadre, a-t-il ajouté, nous allons élargir notre coopération bilatérale aux pays d'Afrique, continent où nous sommes déjà fortement présents. La signature du Mémorandum d'entente, aujourd'hui, concrétisera notre stratégie commune au nom du principe «gagnant-gagnant». Le président Yao Zhongmin, tout à sa volonté de convaincre, a expliqué que lors des dernières années, la Chine a réalisé un taux de croissance moyen de 10,5% , mettant l'accent sur la réduction des inégalités entre régions défavorisées et régions riches, entre villes et campagnes, entre catégories sociales et que le critère à 5 vecteurs est désormais : le «développement propre» qui respecte l'écosystème, le développement équitable ; le développement novateur, autrement dit, des nouvelles technologies ; le développement partagé avec le peuple chinois ; le développement ouvert sur le monde.

La Chine , qui a investi déjà quelque 140 milliards de dollars au Brésil, au Venezuela et en Afrique, continue sur la même lancée. Le projet de mobiliser un fonds spécial pour les PME en partenariat avec le groupe BMCE Bank emporte l'adhésion totale des dirigeants de la China Development Bank (CDB) qui estiment que ce projet de mobiliser un fonds spécial pour les PME en partenariat avec le groupe BMCE Bank emporte l'adhésion totale des dirigeants de la China Development Bank (CDB) qui estiment que c'est là «un vecteur de progrès qui renforcera la capacité des entreprises marocaines à l'export». Il s'agit, selon eux, de la mise en œuvre d'un «nouveau modèle de partenariat»… Et d'ajouter, non sans détermination : «Il ne faut pas attendre mille ans pour agir, faisons-le dès aujourd'hui…»
Pour Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, la relation maroco-chinoise reste non seulement excellente mais exemplaire. «Le Maroc, a-t-il dit, est un allié de la Chine et la Chine une alliée du Maroc. Nous faisons tout pour renforcer cette amitié, cette relation politique. Or, au niveau économique, il reste encore beaucoup à faire. Sauf que nous importons de la Chine plus que nous lui exportons. Ce sont en fait 25 milliards de dirhams que nous payons à la Chine et nous ne recevons que 2 milliards. Il est temps de corriger le déséquilibre !».

Et Ahmed Réda Chami, avec détermination, d'estimer nécessaire de «développer l'industrie marocaine, notamment en articulant ses efforts sur les métiers mondiaux du Maroc, les capacités à l'export, notamment vers la Chine…» . Le ministre a exprimé sa satisfaction de voir une telle institution comme le CDB s'impliquer aussi fortement dans le développement des PME, segment prioritaire pour le gouvernement marocain, et propose d'activer le projet de faire du Maroc, proximité oblige, une plate-forme de l'industrie chinoise à destination de l'Europe et de l'Afrique…» Et d'affirmer : «Le Maroc est pour l'Europe ce que le Mexique est pour les Etats-Unis, c'est une porte également pour la conquête des marchés du continent africain, d'où l'impératif d'instaurer un partenariat avec notre pays qui a déjà une longue tradition d'échanges avec ces deux continents…»

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